UN GÉNIE CLERMONTOIS
Blaise Pascal naît le 19 juin 1623 à Clairmont, actuelle Clermont-Ferrand. Il a deux sœurs, Gilberte l’aînée (1620) et Jacqueline la cadette (1625). Issu d’une ancienne famille bourgeoise auvergnate, son père a été anobli en devenant président de la cour des aides.

En 1631, la famille s’installe à Paris, où le père, Étienne Pascal, fréquente les milieux intellectuels.
C’est avec cet environnement humaniste et savant que sont élevés les trois enfants. Le jeune Blaise développe très tôt des capacités exceptionnelles. À 16 ans, il fait publier un Essai pour les coniques, ouvrage de géométrie qui surprend ses contemporains, au point que Descartes pense qu’il est de son père.

Pour soulager son père dans les longs calculs que lui impose sa charge, Blaise imagine vers 1642 une machine capable d’effectuer automatiquement les quatre opérations : addition, soustraction, multiplication et division, et même, avec un peu d’adresse, de tirer les racines carrées. Il parvient à adapter son invention au calcul des longueurs et des monnaies. Cette première machine à calculer prendra le nom de Pascaline.

À partir de 1646, Pascal s’intéresse aux travaux de Torricelli et tente de démontrer la pesanteur de
l’air. En 1648, il fait réaliser par son beau-frère Florin Périer, époux de Gilberte, la fameuse expérience du puy de Dôme. Trois mesures sont réalisées, à Clermont, Orcines et au sommet du Puy de Dôme, afin de constater qu’à mesure qu’on s’élève, la colonne de mercure s’abaisse dans le tube, ce qui s’explique par la diminution de la pesanteur de l’air qui la contrebalance. La pression
atmosphérique est définitivement démontrée : elle se calcule aujourd’hui en hectopascal.

En 1652, Blaise Pascal se retrouve seul à Paris. Son père est mort l’année précédente, Gilberte réside au château de Bien-Assis à Clermont et, le 4 janvier 1652, Jacqueline entre au couvent de
Port-Royal-des-Champs. Pascal commence alors une période mondaine et fréquente les salons parisiens. De sa fréquentation des cercles de jeux, il retire un traité des partis, à la base du calcul des probabilités.

Le 23 novembre 1654, dans la nuit, Pascal fait un expérience mystique avec le sentiment de la présence immédiate de Dieu à son cœur : la « nuit de feu ». Il se rapproche alors des milieux jansénistes dans la mouvance du couvent de Port-Royal-des-Champs. Il publie en 1655 un Écrit sur la grâce qui rejoint la pensée janséniste sur la prédestination.

En 1655, une querelle éclate en Sorbonne entre partisans et adversaires du théologien Jansénius.
Pascal prend fait et cause pour les jansénistes et publie, de façon anonyme, Les Provinciales, sous le modèle de lettres écrites par un parisien à un ami de Province et racontant les querelles en cours. Pascal a l’idée de les rédiger en termes simples et avec humour, le succès est énorme. La police essaie de découvrir l’auteur, perquisitionne Port-Royal et interroge les amis de Pascal. Il quitte son logement, se cache dans les auberges sous le pseudonyme de M. de Mons. À partir de 1657, il signe les Provinciales du nom de Louis de Montalte.

Il inaugure sa dernière réalisation, qui reflète parfaitement le souci d’action concrète qui habite le savant. La première ligne de « transports en commun » est élaborée à Paris, convoyant les passagers au moyen de sept carrosses publics, mis en service entre la Porte Saint-Antoine et le Luxembourg avec stations et changements. La course coûte 5 sols.

Blaise Pascal s’éteint à l’âge de trente-neuf ans et laisse inachevée son œuvre philosophique la plus importante : les "Pensées", qui reflètent sa réflexion entre la raison et la foi. Il est enterré à l'église Saint-Étienne du Mont. La même année, sa sœur Gilberte Périer rédige la Vie de Monsieur Pascal.
